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L'EPOQUE ARABE

Les Arabes conquirent Carthage en 698. La population d'Afrique du Nord était constituée de trois groupes décrits par El Ya'qoubi, grand voyageur arabe. Les Rûmi étaient les descendants des anciens sujets de l'empereur byzantin, les Afâriq étaient des berbères romanisés et les Berbères qui avaient gardé leur langue et leur religion. La langue latine et le christianisme durèrent encore pendant quelques siècles en Afrique du Nord et certains mots d'origine latine subsistent encore dans l'arabe et les langues berbères.

Oqba Ben Nafi' reçut le commandement suprême en Afrique en 681. Il est arrivé à Tanger probablement en 682. En 705, Moussa Ibn Nouçair s'empare définitivement de Tanger. Les habitants de la région étaient alors les Ghomara, des tribus du puissant groupe berbère Maçmouda.

En 711, Tarik Ibn Ziad, lieutenant de Moussa Ibn Nouçair et Gouverneur de Tanger, organise une expédition victorieuse contre l'Espagne Wisigothique. La légende rapporte que Tarik fit brûler les navires qui avaient transporté ses troupes jusqu'à Algésiras  (l'île verte des Arabes) afin d'empêcher toute tentation de retraite (note 8).

La mosquée Sidi Bouabid au minaret polychrome.
(Cliché : Younès Alaoui)


En 740, les tribus Ghomara, Miknasa et Berghwata s'insurgèrent contre les gouverneurs du Calife Hicham. Leur chef, Maïsara, devint le maître de Tanger. Les insurgés furent battus en 742 par Handhala Ibn Safwan, nouveau gouverneur d'Egypte. Jusqu'au IXème siècle, le Maghreb fut le théâtre de conflits entre royaumes schismatiques ou hérétiques.        

En 788, arriva à Tanger Idriss Ibn 'Abd Allah fuyant la persécution des Abbassides. Il se rendit ensuite à Volubilis où il fonda le premier état marocain. La rupture avec les Dynasties d'Orient était consommée. A la mort de son successeur, Idriss II en 828, ses deux fils se partagèrent le royaume. Les dernières principautés Idrissides persistèrent dans la région de Tanger jusqu'en 921.


Abd El-Rahman III

L'Omeyyade Abd El-Rahman III occupe et fortifie Tanger en 929 tandis que le reste du Maroc du Nord se déchirait entre les tribus Miknasa et Maghrawa qui s'étaient entretemps alliées aux Fatimides d'Obaïd Allah. En 958, la ville de Tanger est prise par Jawhar pour le compte du calife Fatimide El-Mo'izz. Cet ancien esclave d'El Mançour devint Général d'El Mo'izz. Ce fut lui qui à la tête de 100.000 hommes conquît l'Egypte et y jeta les bases de la ville actuelle du Caire. L'Egypte demeura par la suite Fatimide pendant deux siècles. Le Maroc lui, était disputé entre deux tribus rivales : les Çanhaja et les Zénètes.

Sidi Bou 'Arraqia, le Patron de la ville.
(Cliché de Younès Alaoui)
Au début du XIème siécle, l'Espagne était divisée en petites principautés. Les Zénètes qui étaient alliés des Omeyyades les remplacèrent au Maghreb sans créer pour autant un état cohérent (note 9). Le nord du Maroc retomba sous la domination des tribus Ghomara du Rif et du Jbel. Vers 1050, le Maghreb subit l'invasion des tribus nomades arabes Beni Hilal et Beni Solaïm qui ravagèrent tout sur leur passage.
Yousouf Ibn Tachfine prît le pouvoir au sein de la Dynastie Almoravide (Al Morabitine) vers 1060. Il conquît Tanger en 1077.

Les Almohades (Al Mouahidine) de 'Abd El Moumin s'emparèrent de Tanger en 1142.

Un des plus grands philosophes arabes du XIIe siècle, Ibn Tofaïl (1110-1185), s'installa à Tanger comme secrétaire d'un fils de 'Abd El Moumin puis, devint le médecin attitré de Abou Ya'qoub. L'ouvrage le plus célèbre d'Ibn Tofaïl est sans conteste Hayy Ibn Yaqdhân (Le Vivant Fils de l'Eveillé) où l'auteur trace les limites de la mystique et de la religion à travers la fable d'un enfant abandoné dans une île déserte. En grandissant, Hayy se pose des questions sur l'origine du monde et parvient au concept de Dieu. Il essuie ensuite, un échec dans une tentative de prédication dans un pays voisin.


En 1274, Tanger devint Mérinide à la suite de sa prise par Ya'qoub. Trente ans plus tard (24 Février 1304), naquit un des personnage les plus célèbres de la ville : Abou Abdallah Muhammad ibn Abdallah ibn Muhammad Ibnou Ibrahim, dit Ibn Batouta.

Ce voyageur et auteur tangérois entama un pélerinage à la Mecque en 1325 qui l'a amené à visiter des contrées aussi diverses et éloignées que l'Espagne, l'Afrique occidentale et orientale, l'Egypte, le Yémen, la Syrie, l'Iran, l'Irak, l'Inde, la Chine, les Maldives, Ceylan, Sumatra, et la Russie sans oublier Byzance. A la demande du souverain mérinide Abou Inan, il dicta ses souvenirs au secrétaire du prince, Ibn Juzayy.

La mosquée syrienne de Tanger.

(Cliché : Younès Alaoui)

L'ouvrage achevé en Février 1356 s'intitula : "Présent à ceux qui aiment à réfléchir sur les curiosités des villes et les merveilles des voyages". Cependant, il fut plus connu sous le nom de "Rihla".  Si son contemporain, Marco Polo (1254-1324), est resté célèbre en Europe, le nom d'Ibn Battouta est lui, resté plus intimement lié à la mémoire maghrébine. Après plusieurs pérégrinations qui lui firent parcourir plus de 120.000 km avec les moyens de transports de l'époque, Ibn Batouta revint se fixer au Maroc où il mourut en 1368.

Durant ce XIVème siècle, Tanger fut avec Barcelone, Gênes, Venise et Marseille, l'une des cinq villes commerciales majeures de la Méditerranée occidentale. La ville exportait principalement des tapis, de articles en cuir, de la laine, du grain et du sucre. A cette époque, le sucre était une denrée rare et s'échangeait poids pour poids avec le marbre de Carrare ! Les importations consistaient principalement en épices, métaux, vêtements et oiseaux de proie pour la fauconnerie
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NOTES

Note 8 :  Le nom de la ville provient de l'arabe Al Jezira Al Khadrâa. (retour à la ligne)
Note 9 : L'habileté des Zénètes est à l'origine du nom espagnol actuel pour cavalier : jinete. (retour à la ligne)