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AL BOUGHAZ

SEMINAIRE 2003

"LE PATRIMOINE ARCHITECTURAL DE TANGER"
Organisé par l'Association AL BOUGHAZ

En collaboration avec l'INSTITUT FRANÇAIS DE TANGER-TETOUAN

AL BOUGHAZ
AU SERVICE
DU PATRIMOINE


Rachid TAFERSSITI
Président de l'Association
Al Boughaz



Altesse, Monsieur le Wali de la Wilaya de Tanger Tétouan, Messieurs les Présidents, Mesdames et Messieurs, chers invités.
L'honneur me revient de vous parler au nom de mes amis d'AI Boughaz pour situer ce colloque dans le contexte général de nos activités.
Permettez moi tout d'abord de vous exprimer combien nous sommes heureux de vous accueillir, si nombreux, dans ce beau bâtiment "historique", que nous avons préféré à d'autres édifices modernes offrant sans doute plus de confort.
De vous remercier d'avoir répondu à ce nouvel appel de Tanger. Un appel très fort puisque il y a parmi nous des personnes venues de très loin, partager avec nous leurs réflexions sur cette ville que nous aimons tous et qui n'en finit pas de nous charmer et de charmer ses nouveaux visiteurs. Je me réfère bien sûr aux intervenants mais aussi à ces participants qui nous ont fait la surprise de répondre spontanément à l'annonce du programme sur les sites Internet de nos amis Oussama Zekri et Louis Benzaquen ou sur la revue Malabata de notre ami Oleg Vargas (qui est avec nous dans la salle, avec Mme Keyeux qui vient de Belgique et Mr Manouzi qui vient du Quebec).

Je vais saisir cette occasion pour abuser un peu de votre patience et vous présenter très brièvement l'association AI Boughaz, dont les premiers balbutiements ont eu lieu en 1986 et dont l'existence légale (et officielle) démarra à partir de 1988.
La seule ambition des fondateurs d'AI Boughaz était de se mettre au service de la défense des intérêts de leur cité et de l'amélioration des conditions de vie de leurs concitoyens, loin de toute ambition politique et dans le respect des croyances religieuses de ses membres. Contribuer au développement économique, social et culturel de Tanger en préservant ses spécificités multiculturelles de ville symbole de convivialité et de tolérance, et respecter l'âme et la mémoire des lieux, constitue le principal objectif d'AI Boughaz.
De nos jours nous préférons parler de développement "harmonieux" et "durable".
Aussi pour mieux se positionner dans le paysage associatif régional et national, AI Boughaz organisa en mars 1990 sa première "Rencontre" autour du thème de " Tanger, Horizon 2000... quels avenirs alternatifs ". Ayant réunis les Tangérois autour de personnalités importantes, dont Moulay Ahmed Alaoui, Feu Michel Jobert, José Maria Figueras et Abdelmalek Cherkaoui, ses travaux avaient permis d'aboutir à des recommandations dont en particulier :
- le développement des établissements de l'enseignement supérieur pour faire de Tanger un véritable centre universitaire à l'instar des autres grandes villes du royaume ;
- la création d'une " Zone Franche Financière " ;
- la création d'une " Agence Urbaine " ...

AI Boughaz défendait par ailleurs le projet de création d'un port d'éclatement sur la façade atlantique, entre le cap Spartel et Asilah, pour apporter une solution à l'engorgement du port actuel, déjà considéré comme enclavé dans la médina par le premier schéma directeur du début de l'indépendance.
Avec des sections à Rabat et à Casablanca, réunissant des personnalités importantes, et des antennes à l'étranger, l'association gagnait en crédibilité et en audience.
En associant les autres associations de la ville à ses projets et en s'appuyant sur les associations de quartiers, les activités développées touchent à tous les domaines
depuis les actions de sensibilisation en faveur de la protection de la forêt et des parcs naturels, jusqu'aux campagnes de propreté, ou aux visites guidées en passant par des distributions de matériel pour handicapés ou des séminaires, des conférences et des expositions.
A titre d'exemple, la distribution des prix aux meilleurs élèves de tous les établissements scolaires de la ville est devenu une tradition.
Par ailleurs avec le soutien financier des sponsors qui croient dans nos dossiers et la collaboration technique de l'Agence Urbaine, avec qui nous avons signé une convention de partenariat, de l'Inspection des Monuments Historiques et des services de la Wilaya et de la Commune, nous réalisons de petites actions de restauration.

Mais l'engagement d'AI Boughaz dans des dossiers sensibles en faveur de la défense du patrimoine tels que :
- l'extension de la Zone Franche Portuaire qua devait se réaliser au détriment de la partie la plus fréquentée de la plage municipale ;
- le classement du Grand Hôtel Villa de France ou du site archéologique de Zilil ;
- la récupération du Gran Teatro Cervantes ;
- la préservation du part naturel d'Agla ou Rmilat ou Perdicaris ;
- nos engagements aux côtés de nos amis de la Fondation Tanger AI Madina au niveau de la réhabilitation de la ville intra-muros et des questions urgentes comme le danger d'écroulement de la muraille de la Qasbah, de Bab el Bhar et York Castel ;
- ainsi que le dossier élaboré en 2001 sur la vision de la société civile de Tanger sur sa ville, réalisé en collaboration avec 5 autres associations ou la lettre collective sur les nouveaux plans d'aménagement signée conjointement avec 27 associations,
ont fini par faire de l'association AI Boughaz l'un des principaux défenseurs du patrimoine aux yeux de la population.
D'autant plus que la liste du patrimoine élaborée en 1992 et détaillant pas moans de 400 sites ou bâtiments devenait une sorte de cheval de bataille de l'association. (voir annexe)
A elle seule cette liste mériterait la mise en place d'un groupe de travail spécifique car la faire reconnaître officiellement serait un atout majeur dans la concrétisation d'une véritable démarche en faveur de la sauvegarde du patrimoine de la ville. Elle pourrait définir le cadre global dans lequel s'inscriraient toutes les initiatives sans risques d'interférences.
D'autant plus que nous constatons de plus en plus une crise d'identification de la population avec la ville par manque de repèrres et de références.

Comment aider cet ouvrier du sud du pays qui vient travailler dens une nouvelle unité industrielle à Tanger à s'identifier à sa nouvelle ville, à tisser de nouveaux liens avec elle ?
Mais de quelle identification devrons nous parler quand nous constatons que la population est passée d'environ 150.000 habitants vers 1950 (dont 20.000 espagnols, 15.000 juifs, 7.000 français...) à près d'un million aujourd'hui avec à peine quelques milliers de non marocains-musulmans ?
Que penser quand un jeune cadre habitant Dar Baroud depuis plus de trente ans vous confie après une visite guidée de la médina n'avoir jamais mis les pieds à Borj es Salam, ou, dit autrement, le parking de l'hôtel Continental ?
Que penser quand un autre réagit au théme du présent colloque avec un ton ironique en ces termes : " Tanger, un patrimoine mondial ? " "ba'sh" (en français "avec quoi" ?) ?
Devant ces attitudes devenues fréquentes, il y a heureusement aujourd'hui ce nouvel engouement des étrangers pour Tanger, sa médina et ses beaux quartiers, comme le Marshan ou la Vieille Montagne, qui véhicule un regain d'intérêt pour l'entretien et la réhabilitation des espaces.

Mais Tanger, grâce à la sollicitude que lui accorde Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu Le Glorifie, est devenue un véritable chantier, une région en plein développement et intéressant de plus en plus les investisseurs nationaux et étrangers.
Les infrastructures de base et les conditions d'accueil s'améliorent mais l'habitat aussi se développe et la ville grandit anarchiquement. De nouveaux plans d'aménagements seront bientôt en place et des organismes comme l'Agence Urbaine, l'Inspection de l'Aménagement du Territoire et surtout un nouveau Wali mobilisant toutes les potentialités de l'administration essayent de mettre de l'ordre dens tout cela. Mais est-ce suffisant face à une certaine forme d'inconscience collective en matière de préservation du Patrimoine ?

Toute la partie ancienne de Tanger avec sa médina sont à préserver diront les participants au séminaire organisé par ICOMOS (Conseil international des Monuments et des Sites) réunis à Tanger le 20 aural 2002, à l'occasion de la Journée Mondiale du Patrimoine. Alors qu'ils se proposaient de repérer seulement quatre ou cinq espaces intéressants.
D'où à notre sens, l'importance de ce colloque dens notre démarche en faveur de la sauvegarde du " Patrimoine TANGER ".
Au delà de notre sensibilité pour la dégradation du cimetière pour animaux ou du café Hafa, qui se transforme progressivement en gargotte. Malgré notre impuissance face à l'envahissement des grottes d'Hercule, la déforestation du parc naturel de Perdicaris et au risque d'écroulement de la muraille de la Qasbah pour ne citer que quelques drames.
Essayons ensemble d'imaginer de nouvelles solutions nous permettant de dépasser les blocages actuels pour gagner du temps au temps.

"TANGER, un Patrimoine Mondial", il faut y croire.

Avant de conclure je tiens à vous présenter nos invités même si pour la plupart vous les connaissez. Je tiens aussi à vous faire part des excuses des invités pressentis au départ qui souhaitaient être associés à nos travaux mais qui ont été empêchés de se joindre à nous par leurs obligations professionnelles. Ces excuses sont aussi courtoises les unes que les autres mais je tiens tout particulièrement à donner lecture de celle qui nous est adressée par notre ami Abdelmalek Cherkaoui. II s'agit d'un petit poème dédié à Tanger.


MERS ABSOLUES

ELLE EST PLUS DOUCE QUE L'EAU
ET PLUS LIMPIDE QUE LE RUISSEAU
QUAND TANGER EST EN FLEURS.

DANS CES RUELLES D'ÉTÉ
DÉDALES PERDUES
J'AI PASSÉ UN BEAU LAPS DE TEMPS
ET JE SUIS PARTI.

TANGER, IL FAUT L'AIMER
ET PUIS S'EN REMÉMORER.

AVEC MODESTIE
SANS REGRETS,
ET SANS ARRIÈRES PENSÉES.

ET PUIS APRÈS, QU'IMPORTE
TOUT TANGER C'EST DEMAIN
C'EST L'AVENIR
C'EST LA JEUNESSE
ET C'EST L'AMITIÉ NOURRIE.

MAIS QU'AI-JE FAIT ?
QUEL CRIME ?
POUR AVOIR DANS LA POITRINE
UNE PETITE DOULEUR,
ET DES CHANSONS
DANS TOUS LES COINS DE RUE.

DEUX MERS SI BLEUES,
SI BLEUES,
QUE C'EST DOMMAGE
QU'ELLES RESTENT SI LONGTEMPS
OUBLIÉES.

BRASILIA, 26/6/2002


Pour terminer je tiens à remercier tous ceux qui se sont investis avec nous dans l'organisation de ce colloque :
- S.A. Lalla Fatima Zohra qui continue à soutenir et à présider toutes nos activités ;
- Monsieur Mohamed Halab, notre Wali, qui s'est mobilisé dès son arrivée en faveur de la renaissance de Tange ;
- Jean Luc Larguier et toute l'équipe de l'Institut Français de Tanger Tétouan ;
- Nos sponsors sans le soutien desquels nous n'aurions pas pu vous recevoir ; ?
- Les représentants de la presse qui ne ménagent aucun effort pour faire échos de nos activités et les porter à la connaissance du public ;
- Les membres du comité d'organisation et les membres de l'association AI Boughaz ;
- Toutes les personnes qui ont contribué de près ou de loin à l'organisation de ce colloque.

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