Tanger
la mythique, Tanger à la croisée des chemins.
Ce sont là, deux qualificatifs parmi tant d'autres,
de notre ville. Ce sont des qualificatifs qui consolident
son prestige, mais augmentent ses problèmes. L'attrait
qu'exerce la ville, pour elle-même comme pour l'accès
qu'elle offre sur l'Europe, fait qu'elle soit devenue la destination
d'un nombre, de plus en plus important, de personnes. A cause
de la sécheresse et de la crise économique,
l'exode rural vers Tanger ne cesse de s'amplifier, comme le
prouve la prolifération de l'habitat insalubre. Entre
1971 et 1994, l'urbanisation a augmenté de 55.9%, contre
51.4% à l'échelle nationale. Les responsables
de la ville doivent de ce fait faire preuve d'imagination
pour pouvoir contrôler l'expansion de la ville et faire
face aux besoins d'une population hétérogène
et de plus en plus nombreuse.
L'industrie hôtelière
De par
sa position géographique, Tanger a toujours été
une destination touristique. Cependant, on assiste malheureusement
depuis quelques années à une régression
du secteur hôtelier. Avec 241 établissements
hôteliers, dont la capacité est de 19.789 lits,
la région de Tanger-Tétouan représente
16% de la capacité nationale. Elle n'a enregistré,
cependant, que 10% des nuitées, dont 60% correspondent
à la ville de Tanger. Le fonctionnement moyen de nos
hôtels n'a pas dépassé 20% en 1997, contre
31% au niveau national.
L'industrie hôtelière tangéroise a donc
des progrès à faire. Elle pourra sûrement
trouver un certain souffle dans le tourisme culturel et scientifique.
L'industrie de
transformation
L'industrie
de transformation a réalisé par contre certains
progrès. L'inauguration d'une zone industrielle à
la sortie de Tanger vers Tétouan, d'une autre à
Gzennaya et d'une zone franche près de l'aéroport,
sont des indices du développement de la ville. Les
statistiques correspondant à 1999 instruisent amplement
sur l'état de cette industrie :
|
T/
rég.
|
T-T
|
Casa
|
T/Casa
|
Observations
|
Population |
522.000
|
22%
|
3.422.000
|
15%
|
-
|
Nombre
d'établissements |
347
|
58%
|
2.613
|
13%
|
plus
faible
|
Effectifs
38 089 |
230
|
74%
|
270
|
16%
|
-
|
Chiffre
d'A. (millions Dh) |
5.484
|
58%
|
82.524
|
6,6%
|
assez
faible
|
Production
(millions Dh) |
5.166
|
57%
|
73.244
|
7%
|
assez
faible
|
Exportations
(millions Dh) |
2.372
|
80%
|
14.388
|
16%
|
-
|
Investissements
(millions Dh) |
666
|
82%
|
4.835
|
14%
|
plus
faible
|
Si l'on s'intéresse aux différents secteurs
de l'industrie de transformation, dans la région de
Tanger-Tétouan, on remarque que le secteur mécanique
et métallurgique, suivi par le secteur textiles et
cuir, sont des secteurs performants. Ainsi entre 1998 et 1999,
la production dans le secteur mécanique et métallurgique
a augmenté de 82 %, l'investissement de 327 % et les
exportations de 860 %. Quant au secteur textile et cuir, pour
la même période, la production a augmenté
de 3 %, l'investissement de 91 % et les exportations de 6
%.
La plus grande partie des exportations (59%) correspond aux
boissons et tabac (17%), aux industries de confection (15%),
aux industries alimentaires (14%) et aux produits de textile
et bonneteries (13%). Le reste (41%) correspond au secteur
mécanique et métallurgique, et aux secteurs
électriques et électroniques. Malheureusement,
ces derniers secteurs ont connu une baisse des exportations,
respectivement de 4% et de 8%. Des progrès sont encore
à faire dans ces secteurs, mais pour tout développement
durable, ce dernier doit être équilibré.
Education nationale,
formation professionnelle et enseignement des sciences et
techniques.
2000/2001 |
Primaire
|
Collège
|
Lycée
|
Région
Tanger-Tétouan |
312.037
|
71.203
|
28.202
|
Tanger-Assilah
& Fahs-Béni Makada |
106.311
|
29.113
|
11.831
|
Dans la
région de Tanger-Tétouan, la formation professionnelle
est dispensée à 1.183 élèves,
dont 675 à Tanger-Assilah, et l'enseignement supérieur
est assuré principalement par l'Université Abdelmalek
Essaadi. Le nombre des étudiants inscrits à
cette université en 2000-2001, etait de 14.936 dont
3.708 suivaient des études scientifiques et techniques.
Ce nombre, qui parait plus ou moins important, ne représente
cependant que 24.82% de l'ensemble des etudiants et 0.159%
de l'ensemble de la population de la région.
La culture scientifique
pour un développement équilibré
Il est
de notoriété générale que le monde
occidental doit son développement à la révolution
industrielle qu'a connue l'Europe il y a trois siècles.
Ce sont les découvertes comme celle de l'électricité
et du magnétisme, du tableau de classification périodique
des éléments chimiques par Mendeliev, ainsi
que des inventions comme celle de la pile par Volta et de
la machine à vapeur par Watt, qui ont mis l'Europe
sur la voie du développement. Pour suivre l'exemple
européen, il nous incombe de rassembler les connaissances
scientifiques et de les utiliser au mieux pour le développement
de notre pays, en général, et celui de notre
région, en particulier. Le développement économique,
étant basé sur l'exploitation des connaissances
scientifiques, il est indispensable de promouvoir la culture
scientifique. Cela peut se faire par le biais d'une Cité
des Sciences dont la mission serait de rassembler et de
diffuser les connaissances scientifiques. C'est là
la proposition de la Fondation Sigma, pour l'Education, la
Culture et les Sciences.
Les grands, comme les petits, pourront découvrir la
flore et la faune maritime dans un aquarium. Dans le centre
des sciences, à l'aide de manipulations interactives,
on pourra faire plus ample connaissance avec certaines découvertes
et certains principes de physique, chimie et mathématique.
Au planétarium, on découvrira la place de la
terre dans le système solaire et dans l'espace. La
nature des étoiles et du mouvement de leurs planètes
nous aidera, en particulier, à mieux comprendre les
changements climatiques dont souffre, souvent, notre économie.
Quant au parc botanique, il nous permettra de nous réconcilier
avec la nature et de prendre conscience de la vulnérabilité
de nos écosystèmes.
La salle des conférences accueillera des manifestations
culturelles et scientifiques ouvertes sur les préoccupations
des acteurs régionaux.
La médiathèque, grâce à l'outil
Internet, mettra à la disposition des chercheurs et
des curieux, les moyens de satisfaire leur curiosité
et leur soif de connaissance. Elle permettra, par ailleurs,
à notre région de s'ouvrir sur les autres pays
et de développer différents partenariats avec
eux. La salle des expositions thématiques permettra
aux industriels de valoriser leurs produits et d'élargir
leur marché. Mais au-delà de l'aspect exposition,
et de l'intérêt que cela peut susciter, la Cité
jouera un rôle de premier ordre dans le domaine économique.
En tant qu'interface entre l'Université et les laboratoires
de recherche d'une part, et les entreprises d'autre part,
la Cité permettra aux uns et aux autres de mettre en
commun leurs potentialités. Les entreprises soutiendront
financièrement la recherche scientifique appliquée
et profiteront de ses découvertes. En exposant les
travaux des chercheurs et les produits des entreprises, la
Cité s'acquittera de l'une de ses missions primaires
et serait un véritable outil de développement
local.
La formation continue, par la mise en place de programmes
d'initiation aux sciences et de sensibilisation à l'environnement,
prodiguera sans nulle doute bien des connaissances. Ainsi,
élèves et étudiants, employés
et fonctionnaires bénéficieront d'une dimension
concrète dans la connaissance des spécificités
de la région et du reste du monde.
L'autre mission de la médiathèque serait la
diffusion de l'information par le biais des imprimés,
les documents audiovisuels, les actes de colloques et rencontres,
etc... L'ouverture d'un site web, appuiera ce rôle de
vulgarisation de la culture scientifique et fournira à
chacun une meilleure connaissance et une bonne compréhension
de son environnement.
J'ajouterai, enfin, que la culture scientifique, en se développant
dans notre région, grâce aux activités
de la Cité des sciences, permettra à un nombre
croissant de personnes de mieux cerner nos besoins et de mieux
identifier les solutions. De nouvelles entreprises pourront
être créées dans les domaines de l'électromécanique,
de l'électronique, des nouvelles technologie de l'information,
etc... La culture scientifique permettra, en outre, aux investisseurs
d'opter pour les secteurs en plein développement, ou
appelés à se développer. Elle leur permettra,
d'autre part, d'éviter les secteurs en voie de saturation.
La Cité des sciences peut donc, par ses activités,
contribuer à l'établissement d'un développement
équilibré de la région de Tanger-Tétouan.
Une Cité des Sciences, est la proposition de la Fondation
Sigma, pour un développement durable et équilibré
de la ville de Tanger. Elle reste, cependant, l'affaire de
tous les Tangérois. En nous rassemblant autour de ce
projet, nous offrirons à notre ville un nouvel outil
de développement, tout en augmentant son prestige.
Et comme l'a si bien écrit, notre ami Mohamed TEMSAMANI
KHALLOUKI : " II est certain que le rayonnement de la
Cité et de la ville qui l'héberge n'en SERA
QUE plus planétaire ".
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