Accueil Al Boughaz


Annonces

Séminaires

Monuments

Sensibilisation

Développement

Urbanisme

Culture

Jeunesse & Sport

Documents officiels

Comité

Contacts

Projet


RETOUR AU SITE TANGER

 

AL BOUGHAZ

SEMINAIRE 2003

"LE PATRIMOINE ARCHITECTURAL DE TANGER"
Organisé par l'Association AL BOUGHAZ

En collaboration avec l'INSTITUT FRANÇAIS DE TANGER-TETOUAN

LA CULTURE SCIENTIFIQUE POUR UN DEVELOPPEMENT EQUILIBRE


Mohamed SEMLALI
Président de la Fondation Sigma



Tanger la mythique, Tanger à la croisée des chemins. Ce sont là, deux qualificatifs parmi tant d'autres, de notre ville. Ce sont des qualificatifs qui consolident son prestige, mais augmentent ses problèmes. L'attrait qu'exerce la ville, pour elle-même comme pour l'accès qu'elle offre sur l'Europe, fait qu'elle soit devenue la destination d'un nombre, de plus en plus important, de personnes. A cause de la sécheresse et de la crise économique, l'exode rural vers Tanger ne cesse de s'amplifier, comme le prouve la prolifération de l'habitat insalubre. Entre 1971 et 1994, l'urbanisation a augmenté de 55.9%, contre 51.4% à l'échelle nationale. Les responsables de la ville doivent de ce fait faire preuve d'imagination pour pouvoir contrôler l'expansion de la ville et faire face aux besoins d'une population hétérogène et de plus en plus nombreuse.

L'industrie hôtelière

De par sa position géographique, Tanger a toujours été une destination touristique. Cependant, on assiste malheureusement depuis quelques années à une régression du secteur hôtelier. Avec 241 établissements hôteliers, dont la capacité est de 19.789 lits, la région de Tanger-Tétouan représente 16% de la capacité nationale. Elle n'a enregistré, cependant, que 10% des nuitées, dont 60% correspondent à la ville de Tanger. Le fonctionnement moyen de nos hôtels n'a pas dépassé 20% en 1997, contre 31% au niveau national.
L'industrie hôtelière tangéroise a donc des progrès à faire. Elle pourra sûrement trouver un certain souffle dans le tourisme culturel et scientifique.

L'industrie de transformation

L'industrie de transformation a réalisé par contre certains progrès. L'inauguration d'une zone industrielle à la sortie de Tanger vers Tétouan, d'une autre à Gzennaya et d'une zone franche près de l'aéroport, sont des indices du développement de la ville. Les statistiques correspondant à 1999 instruisent amplement sur l'état de cette industrie :

T/ rég.
T-T
Casa
T/Casa
Observations
Population
522.000
22%
3.422.000
15%
-
Nombre d'établissements
347
58%
2.613
13%
plus faible
Effectifs 38 089
230
74%
270
16%
-
Chiffre d'A. (millions Dh)
5.484
58%
82.524
6,6%
assez faible
Production (millions Dh)
5.166
57%
73.244
7%
assez faible
Exportations (millions Dh)
2.372
80%
14.388
16%
-
Investissements (millions Dh)
666
82%
4.835
14%
plus faible


Si l'on s'intéresse aux différents secteurs de l'industrie de transformation, dans la région de Tanger-Tétouan, on remarque que le secteur mécanique et métallurgique, suivi par le secteur textiles et cuir, sont des secteurs performants. Ainsi entre 1998 et 1999, la production dans le secteur mécanique et métallurgique a augmenté de 82 %, l'investissement de 327 % et les exportations de 860 %. Quant au secteur textile et cuir, pour la même période, la production a augmenté de 3 %, l'investissement de 91 % et les exportations de 6 %.

La plus grande partie des exportations (59%) correspond aux boissons et tabac (17%), aux industries de confection (15%), aux industries alimentaires (14%) et aux produits de textile et bonneteries (13%). Le reste (41%) correspond au secteur mécanique et métallurgique, et aux secteurs électriques et électroniques. Malheureusement, ces derniers secteurs ont connu une baisse des exportations, respectivement de 4% et de 8%. Des progrès sont encore à faire dans ces secteurs, mais pour tout développement durable, ce dernier doit être équilibré.

Education nationale, formation professionnelle et enseignement des sciences et techniques.

2000/2001
Primaire
Collège
Lycée
Région Tanger-Tétouan
312.037
71.203
28.202
Tanger-Assilah & Fahs-Béni Makada
106.311
29.113
11.831


Dans la région de Tanger-Tétouan, la formation professionnelle est dispensée à 1.183 élèves, dont 675 à Tanger-Assilah, et l'enseignement supérieur est assuré principalement par l'Université Abdelmalek Essaadi. Le nombre des étudiants inscrits à cette université en 2000-2001, etait de 14.936 dont 3.708 suivaient des études scientifiques et techniques. Ce nombre, qui parait plus ou moins important, ne représente cependant que 24.82% de l'ensemble des etudiants et 0.159% de l'ensemble de la population de la région.

La culture scientifique pour un développement équilibré

Il est de notoriété générale que le monde occidental doit son développement à la révolution industrielle qu'a connue l'Europe il y a trois siècles. Ce sont les découvertes comme celle de l'électricité et du magnétisme, du tableau de classification périodique des éléments chimiques par Mendeliev, ainsi que des inventions comme celle de la pile par Volta et de la machine à vapeur par Watt, qui ont mis l'Europe sur la voie du développement. Pour suivre l'exemple européen, il nous incombe de rassembler les connaissances scientifiques et de les utiliser au mieux pour le développement de notre pays, en général, et celui de notre région, en particulier. Le développement économique, étant basé sur l'exploitation des connaissances scientifiques, il est indispensable de promouvoir la culture scientifique. Cela peut se faire par le biais d'une Cité des Sciences dont la mission serait de rassembler et de diffuser les connaissances scientifiques. C'est là la proposition de la Fondation Sigma, pour l'Education, la Culture et les Sciences.

Les grands, comme les petits, pourront découvrir la flore et la faune maritime dans un aquarium. Dans le centre des sciences, à l'aide de manipulations interactives, on pourra faire plus ample connaissance avec certaines découvertes et certains principes de physique, chimie et mathématique. Au planétarium, on découvrira la place de la terre dans le système solaire et dans l'espace. La nature des étoiles et du mouvement de leurs planètes nous aidera, en particulier, à mieux comprendre les changements climatiques dont souffre, souvent, notre économie. Quant au parc botanique, il nous permettra de nous réconcilier avec la nature et de prendre conscience de la vulnérabilité de nos écosystèmes.

La salle des conférences accueillera des manifestations culturelles et scientifiques ouvertes sur les préoccupations des acteurs régionaux.
La médiathèque, grâce à l'outil Internet, mettra à la disposition des chercheurs et des curieux, les moyens de satisfaire leur curiosité et leur soif de connaissance. Elle permettra, par ailleurs, à notre région de s'ouvrir sur les autres pays et de développer différents partenariats avec eux. La salle des expositions thématiques permettra aux industriels de valoriser leurs produits et d'élargir leur marché. Mais au-delà de l'aspect exposition, et de l'intérêt que cela peut susciter, la Cité jouera un rôle de premier ordre dans le domaine économique. En tant qu'interface entre l'Université et les laboratoires de recherche d'une part, et les entreprises d'autre part, la Cité permettra aux uns et aux autres de mettre en commun leurs potentialités. Les entreprises soutiendront financièrement la recherche scientifique appliquée et profiteront de ses découvertes. En exposant les travaux des chercheurs et les produits des entreprises, la Cité s'acquittera de l'une de ses missions primaires et serait un véritable outil de développement local.

La formation continue, par la mise en place de programmes d'initiation aux sciences et de sensibilisation à l'environnement, prodiguera sans nulle doute bien des connaissances. Ainsi, élèves et étudiants, employés et fonctionnaires bénéficieront d'une dimension concrète dans la connaissance des spécificités de la région et du reste du monde.

L'autre mission de la médiathèque serait la diffusion de l'information par le biais des imprimés, les documents audiovisuels, les actes de colloques et rencontres, etc... L'ouverture d'un site web, appuiera ce rôle de vulgarisation de la culture scientifique et fournira à chacun une meilleure connaissance et une bonne compréhension de son environnement.

J'ajouterai, enfin, que la culture scientifique, en se développant dans notre région, grâce aux activités de la Cité des sciences, permettra à un nombre croissant de personnes de mieux cerner nos besoins et de mieux identifier les solutions. De nouvelles entreprises pourront être créées dans les domaines de l'électromécanique, de l'électronique, des nouvelles technologie de l'information, etc... La culture scientifique permettra, en outre, aux investisseurs d'opter pour les secteurs en plein développement, ou appelés à se développer. Elle leur permettra, d'autre part, d'éviter les secteurs en voie de saturation. La Cité des sciences peut donc, par ses activités, contribuer à l'établissement d'un développement équilibré de la région de Tanger-Tétouan.

Une Cité des Sciences, est la proposition de la Fondation Sigma, pour un développement durable et équilibré de la ville de Tanger. Elle reste, cependant, l'affaire de tous les Tangérois. En nous rassemblant autour de ce projet, nous offrirons à notre ville un nouvel outil de développement, tout en augmentant son prestige. Et comme l'a si bien écrit, notre ami Mohamed TEMSAMANI KHALLOUKI : " II est certain que le rayonnement de la Cité et de la ville qui l'héberge n'en SERA QUE plus planétaire ".

Retour au menu des séminaires