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FONDATION SIGMA
pour l'Education, la Culture et les Science

Pourquoi une cité des Sciences à Tanger ?

Tanger, ville stratégique

La création d'une cité des sciences à Tanger se justifie à plus d'un titre. D'abord par le poids de cette ville et le rôle qu'elle joue comme espace de rayonnement de l'ensemble du Nord, de l'importance de ce rayonnement à travers le monde du fait de l'histoire si particulière de la ville, mais également par la fonction de vitrine du Maroc sur l 'extérieur et de porte d'entrée et souvent premier contact des visiteurs étrangers avec le Royaume. Il est non moins sûr que cette fonction d'accueil ne pourra que s'amplifier quand on voit l'attraction que commence d'exercer la ville sur la localisation de nouveaux investissements grâce à la sollicitude de Sa Majesté le Roi pour cette ville, et la part que prend la Méditerranée occidentale dans le développement des échanges à travers le monde méditerranéen.

Mais Tanger c'est aussi l'appartenance à un territoire sculpté dans une diversité remarquable et façonné par des actions où se mêlent la part des héros de la mythologie et celle des hommes. La cité est alors un véritable miroir où se reflètent toutes ces richesses et ce patrimoine et qui, tel le miroir d'Alice est une ouverture sur toutes ces spécificités régionales, et une invitation à les connaître, les aimer, pour mieux les sauvegarder et les valoriser.

 

Tanger, ville historique

C'est l'espace maritime qui personnalise le mieux la péninsule de Tanger. La côte qui s'étend sur plus de 250 Km, est présente sur 3 côtés. Cette présence est aussi diversifiée puisque l'Atlantique, le Détroit et la Méditerranée baignent ses rivages. C'est à travers ses côtes que ce territoire a noué ses relations avec les autres. Très tôt déjà, il a hébergé des visiteurs et a commercé avec autrui depuis la préhistoire en permettant l'implantation de comptoirs ou en développant des mouillages, (Sebta, Cotta, Tingis, Martil, Ksar Sghir) tête de pont des échanges entre le Maroc et ses visiteurs. La région de Tanger-Tétouan est une des régions du Maroc qui dispose du plus grand nombre de traces d'implantations humaines anciennes, légendes (Ulysse, Calypso, Hercule…), sites mégalithiques (Cromlech de Msoura, nécropole de Mries), vestiges puniques, Capital de la Mauritania Tingitana avec des villas éparpillées dans le rural et villes romaines ancrées le long du rivage, rendent compte de l'intérêt porté à cette contrée par les civilisations anciennes et du rôle important reconnu à sa situation.
A partir de la civilisation Islamique cette région de Tanger-Tétouan sera le pont primordial de l'épanouissement de l'Islam en Europe.


Patrimoine naturel

Les caractéristiques géologiques et climatiques ont pourvu le Rif occidental d'un potentiel hydrogéologique de premier ordre. Le réseau hydrographique entaille profondément la dorsale calcaire. Les différents oueds, frayent leur chemin vers la mer à travers d'impressionnantes gorges. Des parois immenses délimitent le lit des oueds et créent parfois des paysages fantastiques, telle l'arche naturelle sur l'oued Farda, ou celui de l'oued Bouhia. L'importance du phénomène karstique a truffé le massif de grottes et avens, promettant un développement certain de la spéléologie dans notre région. Pas moins de 200 cavités ont déjà été identifiées, certaines se placent parmi les plus importantes du continent africain. Tel est le cas pour Kaf Toghobeit, à proximité de Bab Taza, dont le développement atteint 3960 m, et la profondeur 722 m.

L'ouverture océane, la position en latitude, la présence de reliefs bien orientés, une histoire géologique qui, pendant longtemps, a rattaché la péninsule de Tanger au continent européen, donnent à cet espace une spécificité biogéographique certaine. Ainsi trois étages biogéographiques s'y côtoient : les étages humide, subhumide et semi-aride. Tout ceci a créé les conditions favorables pour le développement d'une flore particulière, et se traduit par un cortège floristique riche et un endémisme prononcé. La région héberge l'unique forêt de sapin du continent africain, l'Abies maroccana qui couvre quelque 3 000 hectares. Ce patrimoine naturel a suscité l'intérêt de nombreux visiteurs, amateurs et spécialistes. Une des premières explorations géobotaniques remonte à 1696 avec la publication de la " phytologia tingitana " de Spots wood.

Tanger dispose d'une situation stratégique. L'avifaune en est convaincue depuis fort longtemps, elle qui choisit chaque année notre région au terme de longs voyages pendulaires qui la mène d'Europe en Afrique et vice versa. L'automne et le printemps la migration de Grands voiliers emprunte notre espace et utilise massifs forestiers et zones humides pour se reposer et reprendre les forces. Ces phénomènes ont donné lieu sur la rive nord de la Méditerranée à la constitution d'associations chargées d'initier à l'ornithologie. Des clubs d'ornithologie organisent pendant le passage des oiseaux des sorties pour l'observation. Des réseaux de comptage et de suivi des oiseaux bagués reconstituent le tracé de ces itinéraires. La région de Tanger dispose d'un espace de grande importance écologique. En effet, c'est dans les marais de Tahadart que se rassemble la dernière population de Grande outarde de tout le continent africain.


Tanger, ville industrielle

Sur un autre registre, Tanger relève les défis de la mondialisation et ouvre son outil industriel en accueillant de grands groupes internationaux et une gamme diversifiée de productions. Le développement de la compétitivité territoriale de Tanger s'accompagnera nécessairement des équipements à même d'assurer une plus grande attraction du pôle tangérois. De grands chantiers sont engagés. Ces chantiers sont remarquables par leur emprise spatiale et apportent à la région une diversité d'implantations industrielles propice à l'éclosion d'unités de prestation de services à même de renforcer le rôle d'encadrement de la ville. C'est dans ce cadre que rentre l 'aménagement de zones industrielles :

  • La zone industrielle de Gzenaya. A 10 Km au Sud de la ville, cette zone s'étend sur environ 130 ha. Elle est prévue pour héberger quelque 500 entreprises pour la création entre 30 et 35 000 emplois.
  • La zone franche d'exportation. A proximité de cette dernière et tout autour de l'aéroport. S'y localiseront plus de 1000 entreprises pour une création d'emplois qui dépassera les 60 000.

A tout cela s'ajoutent des ensembles déjà opérationnels tels :

  • La station de compression du Gazoduc Maghreb/ Europe. Déjà opérationnelle sur les terrains bordant la plage des grottes d'Hercule. Prévue pour acheminer à terme vers l'Europe 10 000 000 m3/ an.
  • Le parc éolien situé sur la dorsale calcaire, à proximité du village de Tlata Taghramt. Puissance installée de 50,4 Mégawatts et une production annuelle de 225 millions de Kilowatts/ heures.

Enfin d'autres chantiers d'envergure attendent la finalisation des conventions de concession :

  • Le port d'éclatement : A 20 Km au Sud Ouest de la ville, prévu pour entrer en fonction entre 2 003 et 2 006. Doté d'un poste d'hydrocarbures, on estime le trafic conteneurs, à la cinquième année d'activité, à 5 000 000 de tonnes.
  • La centrale thermique. Dans le site de Tahadart, au Sud de la ville, et à proximité du passage du Gazoduc.

Une cité des sciences pourquoi faire ?


Si les contextes géophysique, historique et économique justifient amplement la réalisation d'une superstructure de type Musée des Sciences à Tanger, les fonctions d'entraînement qu'une telle structure ne manquera pas d'engendrer militent encore plus pour doter la ville de cet équipement. la cité apparaît effectivement comme une plaque autour de laquelle se greffe tout un ensemble de fonctions qui lient le musée aux différentes composantes de la vie économique et sociale de la région, et en fait une pièce essentielle dans la dynamisation des activités de recherche et de formation. Et dans tous les cas, la cité constitue un point focal dans l'animation de la ville.

L'organisation de la cité s'articule autour d'espaces organisés thématiquement. LES SCIENCES DE LA TERRE reconstituent l'histoire de la terre et nous introduisent dans une connaissance des constituants de notre planète et de la dynamique du relief terrestre. La place de la Méditerranée dans l'histoire géologique prendra une place de choix dans cette exposition.

LA BIODIVERSITE, pour sa part, est abordée à travers LA FAUNE ET LA FLORE, avec une focalisation sur la place de notre région dans cette chaîne de la biodiversité. Nous connaissons tous d'ailleurs l'importance de notre espace dans ce domaine. Dans ce sens, la cité des sciences est accompagné d'un AQUARIUM véritable vitrine de la biodiversité marine et d'eau douce du Royaume du Maroc et de l'Etranger. La flore sera présente à l'extérieur des salles. Un jardin botanique retracera la diversité des écosystèmes marocains et des végétaux qui y sont attachés.

LES MATHEMATIQUES, LA PHYSIQUE ET LA CHIMIE nous rapprocheront un peu plus de notre univers. UN PLANETARIUM est d'ailleurs prévu pour familiariser les visiteurs avec la géographie céleste et la découverte et l 'exploration du système solaire. Cet espace occupe d'ailleurs une place centrale dans la cité à travers la mission de diffusion de la culture scientifique, mais par le recours à l'interactivité et aux méthodes ludiques très appréciées par les populations scolaires.


Rôle d'interface

Au-delà d'ailleurs de l'aspect exposition, l'une des missions principales de la Cité est attachée au rôle d'interface que doit jouer cette institution entre les acteurs de l'espace où elle est localisée. Interface entre les populations scolaires, les enseignants, les centres de recherches, facultés, le tissu économique, etc. la Cité est avant tout un lieu de rencontre, de réflexion et de diffusion culturelle et scientifique. Cette fonction prend d'ailleurs une dimension universelle à travers le développement de l'outil multimédia et les possibilités qu'il permet de connexion avec les quatre coins du monde.

La Cité est le révélateur de la diversité et de la richesse patrimoniales de la région et l'initiateur de programme de valorisation de ce patrimoine en coordination avec les instituts de recherche et les unités industrielles. De ce fait, la Cité est un véritable outil de développement local à l'écoute des besoins des entreprises.

La Cité, espace d'exposition, de rencontre, d'échanges disposera des équipements nécessaires à l'exécution de ces missions. Les activités permanentes seront accompagnées d'ANIMATIONS CULTURELLES. Des salles de conférences sont ainsi prévues pour accueillir des manifestations thématiques ouvertes sur les préoccupations des acteurs régionaux. Un centre audiovisuel et un centre de documentation et d'information mettra à la disposition des chercheurs et des curieux les moyens de satisfaire leur curiosité et leur désir d'apprendre.

Sa mission éducative s'exprime à travers une démarche pédagogique qui s'adresse à une large gamme de publics. Le développement de la formation continue vise les enseignants. La mise en place de programmes d'initiation aux sciences et de sensibilisation à l'environnement apportera sans nulle doute aux élèves et étudiants une dimension concrète dans la connaissance des spécificités de la région et de la nécessité de la pratique d'une démarche citoyenne de respect et de sauvegarde des composantes de notre environnement commun. L'ouverture de cité sur l'extérieur se réalise ici par l'organisation de visites pédagogiques et de sorties thématiques.

Les activités multiples qui découlent de la présence de la cité, les programmes et investigations développés avec les autres partenaires, nourriront une mission non moins importante de cette institution : la diffusion de l'information. Brochures, notes, dépliants, documents audiovisuels, actes de colloques et rencontres, site web, appuieront ce rôle de vulgarisation de la culture scientifique et participeront à une meilleure connaissance et compréhension de son environnement.

Il est certain que le rayonnement de la cité et de la ville qui l'héberge n'en SERA QUE plus planétaire.