LE
2ème FESTIVAL DES SCIENCES DE TANGER
Après
la réussite du premier Festival des Sciences, organisé
sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed
VI en 2002, la ville de Tanger a vécu en juillet
2004 au rythme du Deuxième Festival des Sciences.
En effet, la Fondation Sigma pour l'éducation,
la culture et les sciences a organisé, sous le
Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI,
la deuxième édition de ce festival qui avait
pour thème " l'Environnement ".
La Fondation Tanger Al Madina, dont le principe
est d'associer la population dans la réhabilitation
de la ville a collaboré cette année dans
l'organisation de la manifestation.
Le thème de cette année " l'environnement
naturel et urbain " a conduit au partenariat
avec le Département de l'Environnement, au sein
du Ministère de l'Aménagement du Territoire,
de l'Eau et de l'Environnement.
Parmi les présents, à l'ouverture du festival,
il y avait : La Chérifa Lalla Oum Keltoum, le Président
de l'Université Abdelmalek Essaadi, tous deux présidents
d'honneur de la Fondation Tanger Al Madina, M. Mohamed
Bourass, membre de la deuxième chambre du Parlement,
l'Inspecteur Régional, représentant le Ministre
de l'Aménagement du Territoire, de l'Eau et de
l'Environnement, le Président de l'Arrondissement
Tanger-Médina et le Représentant du Wali
de la Région Tanger-Tétouan.
Le Festival des Sciences comprenait des expositions, des
conférences, des visites, des projections de films
documentaires et des animations.
L'OBJECTIF
DE LA MANIFESTATION était de sensibiliser un large
public aux problèmes de l'environnement et à
la nécessité d'une gestion rationnelle pour
sa protection. Tout en gardant une approche scientifique
des phénomènes qui nous entourent, les animateurs
et conférenciers du festival, malgré la
complexité des sujets abordés, avaient comme
principe majeur de vulgariser et de placer les présentations
à la portée de tous sans pour autant les
simplifier.
Ainsi, cela a permis l'initiation et la compréhension
de l'environnement dans le sens large du terme : l'importance
des parcs naturels, l'impact de l'Homme, les éléments
du patrimoine, les vestiges archéologiques, l'art,
le phénomène urbain, les lois de la physique,
les phénomènes de l'espace, etc. Les animateurs
ont prouvé l'intérêt d'ouvrir les
portes du savoir au public et aux visiteurs, afin que
tout un chacun puisse comprendre et porter un autre regard
sur l'environnement terrestre ou spatial, naturel ou urbain,
qui l'entoure pour qu'il se sente impliqué.
LES
CONFERENCES :
Dès l'ouverture du Festival, M. Mohamed Habib
Begdouri a posé le problème de "L'environnement
urbain" en exposant la complexe évolution
urbaine, développant ainsi le mécanisme
de l'urbanité, source de tous les maux et où
la responsabilité est commune. Pour ce grand spécialiste,
l'incohérence et le manque de vision globale ne
permettent pas de définir nos villes en tant que
telles. En effet, un environnement urbain ne serait acceptable
que si quatre conditions sont satisfaites : être
à l'abri des dangers et des nuisances (inondations,
incendies, rejet des eaux usées, rejet des déchets
solides, etc.), le confort dans la mobilité (transport,
rayonnement des équipements publics, liaison travail-habitat),
la quiétude dans les zones d'habitat, et la détente
(espaces verts).
Mme Zineb Benrahmoune, avec son exposé "Invitation
à l'amour des plantes", attira notre attention
sur la multitude des plantes de la réserve de Sidi
Boughaba, avec des approches différentes, tout
en étant tour à tour : scientifique, littéraire,
historienne, esthète, sociologue et cuisinière.
De même, elle a exposé les maux rencontrés
et l'impact de l'homme, surtout par ignorance. Pour cette
botaniste reconnue il ne faut ni trop préserver
ni trop délaisser ces sites.
Le professeur Abdelaziz Bennouna du Centre National
de la Recherche Scientifique et Technique affirma, en
parlant des "énergies renouvelables",
que le Maroc peut exporter de l'électricité
en la produisant à partir des énergies éolienne
et solaire.
Le professeur El Houcine Zaid de la Faculté
des Sciences de Rabat interpella l'auditoire par le thème
d'approche "L'homme et son environnement"
qui lui a permis d'exposer les différentes sortes
de pollution de l'eau, de l'air et du sol, démontrant
que la Terre était en danger et qu'il faut impérativement
coordonner nos efforts pour notre propre sauvegarde.
Pour les spécialistes de l'Institut Scientifique,
le Docteur Mohammed Achab compara les transformations
subies géologiquement par la baie de Tanger et
celle de Cadix à travers des photos satellites
récentes. Le professeur Mohammed Mouna exposa
les études et recherches du Muséum National
d'Histoire Naturelle sur la flore et la faune marocaine,
présentant certains animaux et insectes recensés
dans les années vingt qui ont dramatiquement disparu.
Les collections de ce musée jouent un rôle
important dans la sensibilisation à la conservation
de l'environnement. Notre siècle, celui des satellites,
a été présenté par le professeur
Anas Emran qui nous éclaira sur l'importance
et les techniques de la télédétection
utilisées dans différents domaines, pour
des objectifs aussi disparates que ceux de la guerre ou
la recherche de vestiges historiques, mais aussi notamment
dans la sauvegarde de l'environnement.
Une journée a été dédiée
à Tanger :"Tanger, ville de lumières"
était le sujet illustré de mappes terrestres
et d'étoiles, et où Mme Hanae Bekkari
et le professeur Saïd Rachafi ont, en duo,
conjugué le territoire et l'espace Tangérois
où se jouent les ombres et les lumières
de Tanger, exposés dans les deux sens évidemment.
Quant à M. Rachid Tafersiti, il reproduisit
l'exposé qu'il fit à Venise dans le cadre
d'un colloque sur les villes de la Méditerranée.
LES
EXPOSITIONS :
Les expositions permanentes, organisées en quatre
lieux différents dans des espaces classés
"Patrimoine ", ont permis ainsi au grand public
de les découvrir: l'Ecole Al Amana, classée
par le Conseil de l'Arrondissement de Tanger comme monument
historique, le Tangier American Legation Museum,
seul bâtiment classé par les USA en dehors
du territoire américain, le Musée d'Art
Contemporain.
Durant la semaine du Festival, le public a découvert
les expositions préparées par les organismes
d'Etat et privés suivants: le Département
de l'Environnement du Ministère de l'Aménagement
du Territoire, de l'Eau et de l'Environnement, le Conseil
Régional de Tanger-Tétouan, l'Office Chérifien
des Phosphates, la Société Nationale d'Etudes
du Détroit, l'Office National de l'Eau Potable,
l'Institut National de Recherche Halieutique, Barid Al
Maghrib, l'Institut Scientifique, l'Ecole Nationale des
Sciences Appliquées, l'Association des Armateurs
à la Pêche Côtière de Tanger,
l'Association Maroc Nature et Culture, le Centre Méditerranéen
pour l'Environnement et le Développement, ainsi
que les dessins des élèves de l'Ecole Al
Amana. La librairie des Colonnes exposa des livres traitant
de l'environnement.
L'aide du Service de Coopération de l'Ambassade
de France au Maroc et celle de l'Institut Français
du Nord, a permis d'accueillir les expositions "
Quand la science rejoint l'art " de l'Institut
National de la Santé et de la Recherche Médicale,
" 20 millions d'années avant l'Homme "
et " Biodiversité : Notre Nature "
du Muséum National des Sciences Naturelles, et
" L'os vivant " de la Fondation pour
la Recherche Médicale, du Palais de la Découverte
et de l'Espace des Sciences.
LES
ANIMATIONS comprenaient la projection de films documentaires,
l'observation des étoiles à l'aide d'un
télescope et la découverte du " Centre
de l'Education à l'Environnement " de
l'Association des Enseignants des Sciences de la Vie et
de la Terre. Ce centre étant le fruit d'un partenariat
avec la Délégation du Ministère de
l'Education Nationale et de GTZ, l'organisme Allemand
chargé de l'environnement.
LES
SORTIES :
Plusieurs sorties, encadrées par des gens dynamiques,
à commencer par Mohamed Habibi qui a su
inculquer sa passion aux jeunes et moins jeunes, ont permis
de découvrir les atouts de la région. Le
site archéologique de Zilil était
à l'honneur ; une cité disparue constituant
une des grandes découvertes récentes qui
a bouleversé la lecture et la compréhension
des anciens écrits sur la région. La visite
au Parc éolien "Coudia El Bida"
a donné aux visiteurs une idée précise
sur l'importance de l'exploitation du vent dans la production
de l'électricité. Une randonnée au
Parc Perdicaris, guidée par le jeune et
dynamique Nicolas Antoine, cadre de la région
de PACA, a permis de relever les efforts du Conseil régional
pour la sauvegarde de ce parc, en partenariat avec le
Conseil régional de PACA (Marseille).
La dernière visite eut lieu dans médina
de Tanger. Elle fut guidée par notre ami Rachid
Tafersiti qui fit de son mieux pour faire découvrir
et aimer les différents coins historiques de la
médina de Tanger.
Les visiteurs ont aussi pris connaissance des outils utilisés
pour ausculter les phénomènes naturels et
urbains, les cartes, photo satellites les plus récentes,
et même un télescope a été
mis à la disposition de tous pour contempler les
étoiles.
Ainsi,
le festival a pu être apprécié par
des estivants, certains tangérois, de jeunes scouts,
les habitants de la Médina et les enfants de la
rue de Darna, installés cet été à
la ferme pédagogique. Pour ces derniers, le télescope
leur a été transporté un soir chez
eux à Ziaten pour leur grand bonheur.
Le regard émerveillé des uns, les interrogations
parfois naïves des autres, suivis de l'écoute
et le respect des intervenants a permis de susciter le
débat et d'apporter des réponses avec des
éclaircissements propices à une ouverture
d'esprit et à des horizons plus larges.
Ainsi, en étant accessibles, les thèmes
abordés ont suscité l'intérêt
de l'auditoire et des visiteurs. Il est cependant regrettable
que les élus et certains responsables se soient
remarqués par leur absence. L'obscurantisme serait-il
favorable à certaines forces vives dans la ville
?
En attendant la troisième édition du Festival
des Sciences, la Fondation Sigma continuera ses différentes
activités, à commencer par la Caravane des
Sciences en milieux urbain et rural. Une activité
spéciale sera organisée près du futur
Port Méditerranée dont les impacts bénéfiques
ne sont pas encore perçus par les habitants ruraux
de la région. Une proximité et un encadrement
des habitants de la région s'avèrent d'une
grande urgence. Souhaitons bon courage à ces animateurs
qui n'épargnent aucun effort dans le but de promouvoir
la culture scientifique dans la région du Nord.
Hanae
Bekkari et Mohammed Semlali.
LA
FONDATION SIGMA
pour l'Education, la Culture et les Sciences
LA FONDATION TANGER AL MADINA
&
le Ministère de l'Aménagement du Territoire,
de l'Eau et de l'Environnement
ont organisé le deuxième
FESTIVAL DES SCIENCES
de Tanger
Sous le thème de l'ENVIRONNEMENT
du 26 au 31 juillet 2004
EN PARTENARIAT AVEC :
Université Abdelmalek Essaadi (UAE), Région
de Tanger-Tétouan (RTT), Ecole Al Amana, Office
Chérifien des Phosphates (OCP), Société
Nationale d'Etudes du Détroit (SNED), Office National
de l'Eau Potable (ONEP), Institut National de Recherches
Halieutiques (INRH), Barid Al Maghrib (BAM), Centre National
de Recherche Scientifique et Technique (CNRST), Agence
pour le Développement du Nord (ADN), Service de
Coopération (Ambassade de France), Institut Scientifique
(IS), Faculté des Sciences et Techniques (FST),
Ecole Nationale des Sciences Appliquées (ENSA),
Institut Français du Nord (IFN), Tangier American
Legation Museum (TALM), Musée d'Art Contemporain,
Association des Armateurs à la Pêche Côtière
de Tanger (AAPCT), Société Marocaine d'Optique
(SMOP), Association Maroc Nature et Culture (AMNC), Association
des Enseignants des Sciences de la Vie et de la Terre
(AESVT), GTZ-Environnement, AMENDIS, Agence Spéciale
Tanger Méditerranée (TMSA), Compagnie Eolienne
du Détroit (CED), Librairie des Colonnes.